« Il fera avec son doigt sept fois l’aspersion du sang sur l’autel; il le purifiera et le sanctifiera, à cause des impuretés des enfants d’Israël. Lorsqu’il aura achevé de faire l’expiation pour le sanctuaire, pour la tente d’assignation et pour l’autel, il fera approcher le bouc vivant. Aaron posera ses deux mains sur la tête du bouc vivant, et il confessera sur lui toutes les iniquités des enfants d’Israël et toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché; il les mettra sur la tête du bouc, puis il le chassera dans le désert, à l’aide d’un homme qui aura cette charge. » Lévitique 16:19-21

 

Comme nous l'avons mentionné dans les deux derniers chapitres, le Jour des Expiations était un jour particulièrement solennel par l'examen de sa conscience. C'était le jour dans lequel le Seigneur conduisait le plan du salut vers sa fin. Nous avons vu que deux choses importantes prenaient place ce jour-là, et cela révèle deux vérités importantes. 


1. La première c'est qu'en ce jour Dieu justifie les saints. Le problème ne concerne pas votre qualification pour le ciel, il est tourné vers le fait que Dieu doit faire taire Satan qui L'accuse. Il est l'accusateur des frères, et il nous accuse vous et moi nuit et jour. Au Jour des Expiations, Jésus nous justifiera. Daniel 7:22 dit que le jugement sera rendu en faveur des saints, et cela prendra place avant que Christ revienne avec sa récompense. 


2. La seconde chose très importante qui se passera ce jour-là c'est que la responsabilité du péché que Dieu a assumée depuis six mille ans retombera sur Satan. Dieu a bien voulu porter cette responsabilité sur Lui pendant six mille ans, mais pour que le sanctuaire puisse être purifié il n'est pas possible que cette situation se prolonge. Sinon la grande controverse ne peut se terminer. Dans ce chapitre nous verrons comment ce jour des expiations est en relation avec notre vie terrestre. Y a-t-il une partie que vous et moi devons jouer? En accord avec Lévitique 16:29-31 il y avait deux choses qui étaient exigées du peuple. C'était un événement solennel. Comme le dit la Bible, la première chose qui était requise consistait à affliger son âme. La Nouvelle Version Biblique Internationale dit: « ils devaient se renier eux-mêmes ». C'est ce que signifie affliger son âme. Et la seconde chose qui était exigée d'eux c'est de ne pas travailler en ce jour. C'était un repos de Sabbat. C'était un des Sabbats les plus remarquables quant à la loi cérémonielle et ils ne devaient pas travailler. Au chapitre 23 du livre du Lévitique il nous est rappelé que celui qui ne respectait pas ces deux points était retranché. 


Dans ce chapitre je souhaite que nous nous arrêtions sur le thème de l'affliction de l'âme, et sur ce que la Bible veut dire quand elle parle d'affliger son âme. Dans le prochain chapitre, nous verrons ce que signifie le repos de ce Sabbat particulier. 


En lisant Lévitique 16:32-34 nous notons que le Grand Prêtre, en ce jour des expiations, purifie le peuple de ses péchés. Les Hébreux appellent cela la souillure du péché. Il y a controverse au niveau de l'interprétation ici. Il y a ceux qui ont pris ce passage et qui disent que la purification du peuple implique la délivrance de la nature humaine pécheresse. Ce n'est pas vrai. La Bible n'enseigne pas la doctrine de la chair sainte. Vous et moi garderons notre nature pécheresse jusqu'à la seconde venue de Jésus. Nous ne serons pas délivrés de celle-ci tant que « la corruption n'aura pas revêtu l'incorruptibilité ». Ce que le prêtre fait au jour des expiations c'est de purifier le peuple de la souillure du péché. Nous devons découvrir de quoi il s'agit. 


Au cœur du péché nous trouvons le problème du moi. C'est ce qui nous souille; cette nature égocentrique, ce principe de soi. Esaïe 53:6 dit: « Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ». Cette propre voie c'est ce que la Bible appelle l'impureté. Dieu peut-Il nous délivrer de ce problème? Regardons à quelques textes du Nouveau Testament qui parlent de la purification du peuple de Dieu. 


Éphésiens chapitre 4 parle de la prêtrise de Christ et de ce qu'il fait dans ce ministère. Éphésiens 5:25: « Maris, aimez vos femmes comme Christ a aimé l'Église et s'est livré Lui-même pour elle ». Christ s'est Lui-même livré pour l'Église afin qu'elle puisse être purifiée par la parole et lavée par le baptême d'eau. Par la prédication de la parole - l'adhésion à la justice de Christ - Dieu souhaite nettoyer et purifier l'Église. Éphésiens 5:27 dit: « afin de faire paraître devant lui cette église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible ». 


Jésus a pour mission de présenter une église pure et délivrée des intérêts pour elle-même qui consiste en ce principe du « moi ». II présentera donc une église délivrée du péché à sa seconde venue, mais avant cela il montrera qu'elle est purifiée. Le Nouveau Testament présente cette dernière génération de chrétiens par l'image des cent quarante-quatre mille. 


Pour comprendre à quoi ressemblent ces personnes, regardez à Apocalypse 14, qui est aussi le chapitre du message des trois anges. Notez que ces gens que Dieu définit comme les cent quarante-quatre mille « sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges ». Le mot « vierge » ici n'est pas à comprendre dans son sens littéral. Certains me disent: « c'est donc bon uniquement pour les célibataires! », mais ce n'est pas vrai. Il ne faut pas lire le livre de l'Apocalypse littéralement parce que c'est un livre particulièrement symbolique. « Ce sont ceux qui suivent l'Agneau partout où Il va. Ils ont été rachetés d'entre les hommes comme des prémices pour Dieu et pour l'Agneau ». 


C'est peut-être la dernière génération, mais ils sont les premiers à expérimenter pleinement la puissance de l'Évangile. Dans les premiers versets, vous pouvez noter que ce sont des gens qui ont connu la victoire grâce à l'Évangile. Apocalypse 14:5 « et dans leur bouche il ne s'est point trouvé de mensonge, car ils sont irrépréhensibles ». 


En Tite 2:14 nous avons un passage de ce genre: « Jésus-Christ qui s'est donné Lui-même pour nous afin de nous racheter de toute iniquité ». Le mot grec pour « iniquité » signifie « tordu vers lui-même ». Il a racheté des hommes de leur égocentrisme et les a nettoyés, purifiés Lui-même, en leur donnant du zèle pour de bonnes œuvres. Pour comprendre comment Dieu nous délivre de l'impureté, nous devons comprendre la dualité du problème du péché. La Bible entière présente le problème du péché comme une dualité. 


La plupart d'entre nous regardent au péché en terme d'actes, mais ce n'est pas la seule forme du péché. C'est vrai que le péché est un acte. Le péché fait quelque chose de travers. Le péché est la transgression de la loi de Dieu, mais le péché c'est aussi ce que nous sommes. Le péché concerne ce qui est en nous. Dieu peut pardonner tous nos actes pécheurs à cause du sang de Jésus. Mais il ne peut pardonner la nature pécheresse. Il pardonne nos fautes. Nous devons comprendre ce que Dieu fait de notre nature pécheresse. Regardons donc premièrement à ce qu'elle est vraiment. Une des grandes questions posées en Romains 7 est la suivante: « Paul parle-t-il d'un croyant ou d'un incroyant? » Mais c'est une fausse question. Si vous regardez au contexte, cette question n'a pas de sens. Et voici pourquoi, il parle ici de notre nature pécheresse innée et celle-ci n'est pas différente que vous soyez chrétiens ou non. Les deux, croyant et non-croyant possèdent la même nature pécheresse. La différence concerne notre position, notre statut. Mais en terme de nature, notre nature ou celle des non-croyants sont identiques. Ce que Paul dit en Romain 7, au verset 15 et ensuite c'est simplement qu'une loi sainte et une nature pécheresse sont incompatibles. 


Il fait une remarque en Romains 7:14 « Nous savons, en effet que la loi est spirituelle (la loi de Dieu est spirituelle); mais moi (le moi corporatif, la race humaine), je suis charnel, vendu au péché ». (Je suis dominé, ma nature est contrôlée par le principe du « moi »). À cause de cela voici ce qu'il dit: « Il m'est impossible de faire ce que je veux faire. Je veux faire le bien, je déteste le péché, mais ce que je veux faire je ne peux pas le faire et ce que je ne veux pas faire, je le fais ». Deux fois dans ce passage, en Romains 7:17 et en 7:20 il répète la même chose: « maintenant ce n'est plus moi qui le fais ». Il dit que ce n'est pas son désir de mener une vie mauvaise. Ce n'est pas sa volonté de vivre dans le mal et cela lui pose un problème: « mais le péché habite en moi ». 


Une des possibilités de faire la différence entre ce que nous sommes et ce que nous faisons consiste à voir les passages dans lesquels la Bible utilise le mot « péché » au pluriel. Quand il s'agit de notre nature pécheresse, c'est en général au singulier que ce mot apparaît. Regardez Jean 1:29 quand Jean le Baptiste dit: « Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». Le mot « péché » est au singulier. 


Jésus-Christ n'est pas uniquement venu pour ôter nos péchés, mais Il est aussi venu pour trouver une solution au péché sinon sa mission eut été incomplète. Romains 7 traite non seulement de nos péchés, mais aussi du problème du péché, le péché habitant en nous. Nous lisons en Romains 7:20: « Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi ». Puis il donne une explication au verset 22: « Car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l'homme intérieur ». Paul dit qu'au profond de lui-même il fait ses délices de la loi de Dieu. Nous connaissons tous ce problème. Au verset 23: « Mais je vois dans mes membres une autre loi (un autre principe, une autre force) ». 


La loi de Dieu consiste en une force qui ne cherche pas son propre intérêt. Ici, en Romains 23 il parle d'un autre principe, d'une autre force. Le mot loi implique une continuité, il s'agit d'une puissance illimitée qui demeure quelque part. 


Nous connaissons par exemple la loi de la gravité. Cette loi signifie qu'il existe une force permanente pour maintenir toute chose en attraction vers le centre de la Terre. Dans notre nature, il y a une force qui nous maintient en permanence en attraction vers nous-mêmes et tout ce que nous faisons est affecté par ce mouvement. Paul dit donc: « Je vois une autre loi dans mes membres (dans ma nature humaine) luttant contre la loi de mon entendement ». Ma raison veut garder la loi de Dieu qui ne cherche pas son propre intérêt. L'Amour est l'accomplissement de la loi. Mais ma chair ne veut pas accomplir la loi, elle veut s'occuper d'elle-même. Ainsi, cette bataille se livre en vous. Et bien entendu, Paul dit ici que cette loi du péché met notre esprit en captivité de sa propre loi (cette loi de péché) qui réside dans nos membres. 


C'est pourquoi il s'écrie: « Misérable que je suis, qui me délivrera du corps de cette mort? » Regardez la dernière partie du verset 25, il fait là un résumé de sa condition: « Ainsi donc, moi-même (sans l'Évangile, sans Christ, sans l'Esprit de Dieu), je suis par l'entendement esclave de la loi de Dieu, et je suis par la chair esclave de la loi de péché ». 


En d'autres mots, je peux choisir de bien faire, je peux choisir de respecter la loi, mais je ne peux pas réaliser ce projet parce qu'avec la chair je sers le péché. Si je place cette loi du péché face à ma volonté, cette loi aura toujours la victoire - et cela, parce que ma volonté n'est pas une loi. Souvenez-vous le mot loi indique une stabilité, une permanence que la volonté n'a pas. Voici une illustration de cela: Je tiens ma Bible en main. Est-ce que la loi de la gravité peut jeter ma Bible au sol? Oui. Pourquoi ne tombe-t-elle pas maintenant? Parce que je fais usage d'une autre force, la force de mes muscles pour la tenir. Mais cette force musculaire n'est pas une loi, ce n'est pas une force permanente. Pour l'instant ça va, mais d'ici un moment ma force faiblira, le muscle s'affaiblira de plus en plus. Mais la loi de la gravité elle ne change pas. Elle est permanente. Tôt ou tard le pouvoir du muscle faiblira et la loi de la gravité prendra le dessus. 


C'est la même chose que pour un avion. La force qui maintient l'appareil est produite par son aérodynamisme, par la forme des ailes qui lui permet de voler dans l'espace. L'avion n'a pas vaincu la force de la gravité, il l'a défié. Ainsi, vous pouvez défier la loi du péché et c'est ce qui arrive parfois quand on assiste à un camp-meeting dans lequel on prend quelques résolutions; ou quand, à l'occasion du Nouvel An on décide de ne plus regarder la télévision. Cette promesse dure le temps de votre résistance. 


Mais quand la vie reprend son cours ordinaire, quand il vous faut travailler et que vous vous retrouvez fatigués, la loi du péché reprend le dessus. Il est impossible pour un être humain de défier la loi du péché. Il est impossible pour nous de la vaincre, vous ne pourrez jamais le faire. 


Ce qui arrive dans une église qui a de hautes ambitions, c'est que ceux qui possèdent une forte volonté ont tendance à regarder de haut ceux qui en ont une plus faible. Il n'est pas rare d'entendre: « Je ne comprends pas pourquoi il a tant de mal à s'arrêter de fumer, pour moi ce fut facile ». C'est bien, ils peuvent cesser de fumer facilement, mais ils ont d'autres problèmes à régler, et quelques fois cela leur est plus difficile. Quand vous avez à vous affronter à ce genre de personnes dans les comités vous en perdez vos cheveux. C'est difficile parce que ces gens ont tendance à imposer leur propre vue. L'Évangile ne propose pas le salut par la force de la volonté. La volonté a son rôle à jouer qui consiste à renier le moi et les performances que l'on est capable d'obtenir. L'Évangile c'est « non pas moi, mais Christ ». 


Il est impossible que cette loi soit vaincue. Nous trouverons cela dans Romains 8:2. Mais avant de lire ce verset 2, il faut être au clair avec le verset 1. On nous parle de ce qui se passe pour le chrétien qui lutte contre cette loi du péché et qui est vaincu. Je remercie Dieu pour ce verset 1: « Il n'y a donc aucune condamnation ». 


Dieu peut pardonner les péchés-actes, Il ne peut pas pardonner la nature pécheresse. C'est là le problème. Je pèche, je suis pardonné, je pèche, je suis pardonné, c'est une vie de galère. Je souhaite mieux que cela. Je veux la victoire. J'en ai assez de tourner en rond. Romains 8 donne la réponse, mais notez que la solution n'est pas en vous. La réponse est en Christ. Regardez au verset 2 où nous découvrons deux lois: « La loi de l'esprit de vie en Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort ». Paul dit que la loi du péché qui est la loi du « moi » et que la loi de l'Esprit qui est amour, se sont rencontrées en une personne, Jésus-Christ. Notez s'il vous plaît que ce sont deux lois, donc que ce sont deux forces constantes. Cela signifie que l'une ne peut avoir la victoire un temps et l'autre un autre temps. Si la loi du péché l'emporte, elle l'emporte définitivement. Si par contre la loi de l'Esprit l'emporte, elle est victorieuse pour toujours. Ce sont deux constantes. Il nous faut savoir laquelle de ces deux forces est la meilleure - la loi du péché ou la loi de l'Esprit. Paul dit: « la loi de l'esprit de vie en Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort ». 


Puis au verset 3 il explique comment ceci s'est produit: « Car, chose impossible à la loi (ici le décalogue) ». La loi morale de Dieu ne peut pas nous délivrer de la loi du péché. Tout ce que les dix commandements peuvent demander de vous c'est une justice parfaite, ils ne peuvent pas vous apporter la liberté. 


« Car ce que la loi ne peut pas faire... » Elle ne peut pas à cause de la faiblesse de la chair. Paul a montré dans le chapitre 7 que la chair ne peut pas garder les commandements. « Mais ce que la chair ne peut pas faire (s'il vous plaît, n'essayez pas de vous sauver par vos œuvres) Dieu l'a fait ». « En envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché ». Le mot « péché » est ici au singulier. Cela signifie que, le péché habitant en moi et la loi du péché dans mes membres sont synonymes. Il a condamné cette loi. Il l'a vaincue et Il l'a mise dans la tombe. Il a fait cela afin: « que la justice de la loi fut accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l'esprit ». Si vous marchez dans l'Esprit, il est possible à Dieu de vous donner la victoire. Souvenez-vous de cela. 


Un autre des textes en relation avec la purification du sanctuaire est Galates 5:16, c'est une déclaration. Les gens lisent Galates 5:17 qui est une explication sans lire le verset 16 et en faisant cela vous obtenez une explication erronée. « Marchez selon l'esprit et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair ». 


Il nous est nécessaire de savoir comment vaincre la loi du péché dans nos membres, qui se définit elle-même comme le désir. Dans chaque cas bien sûr c'est différent. Nous pouvons la vaincre en marchant dans l'Esprit. Paul donne les moyens de cela au verset 17: « Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'esprit, afin que vous ne fassiez pas ce que vous voulez ». La chair et l'Esprit ne peuvent s'associer. Ils sont ennemis, opposés entre eux. Voici la dernière partie du verset: « afin que vous ne fassiez pas ce que vous voulez ». Si vous prenez ce verset 17 tout seul, cela semble dire que la chair ne peut pas garder la loi, qu'elle ne peut produire la justice. Mais, dans le contexte du verset 16 cela veut simplement dire que la chair ne peut pas faire ce qu'elle veut dès lors où vous marchez dans l'Esprit. La chair voudra toujours pécher, et elle aura ce désir après la fin du temps de grâce aussi. Certains pensent qu'à ce moment-là nous n'aurons plus le désir de pécher, mais c'est faux. C'est un mensonge. Votre désir de pécher restera jusqu'à ce que Christ revienne. Votre désir de vivre pour vous-mêmes restera tant que cette corruption n'aura pas revêtu l'incorruptibilité, ceci parce que la loi du péché est là. Elle vous contraindra toujours, mais dans la mesure où vous marchez dans l'Esprit, vous pouvez lui opposer une force supérieure. 


Nous voulons comprendre comment la loi de l'Esprit nous dirige, et ce que veut dire exactement: « marcher dans l'Esprit ». Nous n'avons pas besoin de payer l'Esprit en lui demandant de marcher avec nous. Si vous allez en Terre sainte visiter Jérusalem, le Saint-Esprit ne vous est pas donné pour autant. Le Saint-Esprit marche en vous dès lors où vous dites: « non pas moi, mais Christ ». Quand vous dites: « non pas moi » alors vous affligez votre âme. Certaines versions traduisent « affligé » par « se renier soi-même », non pas pour le péché, mais pour de bonnes œuvres. La formule est toujours la même: « Non pas moi, mais Christ ». Avec ceci en tête, lisons les paroles de Jésus en Luc 9:23: « Puis il dit à tous ses disciples: si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même ». 


Toute sa vie Jésus a renoncé à Lui-même. En Jean 5:19 il dit: « Je ne peux rien faire de moi-même ». Ce qu'il voulait dire c'est qu'Il ne pouvait pas autoriser quoi que ce soit de lui-même à agir. En Jean 14, en parlant à Philippe, Il dit: « Les œuvres que je fais, ce n'est pas moi qui les fais, mais c'est le Père qui les réalise en moi ». A Gethsémané, Il dira: « Non pas ma volonté, mais la tienne ». En Jean 6:57 Jésus dit: « Je vis par le Père ». Pendant toute son existence Jésus n'a pas autorisé le « moi » à le contrôler. Il a toujours renoncé à suivre sa volonté en se reniant Lui-même. C'est le sens véritable de la croix. 


Il y avait un célèbre prédicateur en Ouganda, un des plus fins prédicateurs que l'Afrique n'ai jamais connu. Il a failli mourir sous Amin Dada. Il prêchait sur le renouveau devant les étudiants d'une université. Il posa cette question: que trouve-t-on au centre du mot « revival? (renouveau) ». Ils répondirent « I », et l'orateur mit en évidence que le problème était justement là (le « I » en anglais correspond au « je » en français - note des traducteurs). Nous avons besoin, dit-il, d'une autre lettre. 


Prenons un autre « I » et plaçons-le en travers du premier. Nous obtiendrons ainsi une croix. La croix du Christ est la réponse au problème du « moi ». Puis il a cité Galates 2:20: « J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi ». Tout le monde sait que le renoncement à soi-même est la plus difficile des choses. Le moi ne peut pas crucifier le moi, c'est pourquoi nous attendons tout de la croix. Nous devons nous soumettre à notre croix. Vous êtes familiers avec ce texte qui dit que nous devons porter notre croix. Beaucoup de gens ont une idée fausse à ce sujet. Beaucoup pensent que Dieu donne à chacun une croix différente. Certains ont de lourdes croix, et d'autres en ont de légères, certains de grandes d'autres des petites, et bien entendu la mienne est plus lourde que la vôtre. 


L'autre problème avec ce passage c'est que certains pensent que ces croix sont des maladies, des privations ou des épreuves. Ainsi quand vous perdez votre emploi et qu'il vous faut en chercher un autre vous pensez que votre croix est lourde. Mais ce n'est pas la croix de Christ, c'est une mauvaise interprétation des textes. Les non-croyants ont aussi leurs épreuves et ils ne portent pas la croix de Christ. Il n'y a qu'une croix qui vous sauve. Le brigand au côté de Jésus portait sa propre croix, mais elle ne l'a pas sauvé. La seule croix capable de nous sauver c'est la croix de Christ. C'est seulement dans la croix de Christ que le moi peut être renié. Notre mission consiste à nous soumettre à cette croix. 


En 2 Corinthiens 4 nous découvrirons que la vie chrétienne entraîne automatiquement un duel. La formule de l'Évangile étant: « non pas moi mais Christ », il y a un aspect négatif et un positif. Et Christ vit en vous en proportion directe avec le « moi » que vous avez crucifié. 2 Corinthiens 4:10-11: « Car nous qui vivons nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus-Christ ». 


Paul explique ce qu'il veut dire par là. Qu'a fait Jésus pour mourir sur la croix? Sa chair disait: « moi je ne veux pas mourir ». « Père s'il est possible éloigne de moi cette coupe ». C'était le cri de la chair. L'Esprit disait non, tu dois mourir, et Christ a obéi. Portant toujours en nous-mêmes la mort de Jésus-Christ, nous reniant nous-mêmes, « afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle ». 


Ainsi, plus vous renoncez à vous-mêmes, plus Christ vit en vous. Souvenez-vous que nous parlons présentement de la vie chrétienne. Nous ne parlons pas du salut. Le salut c'est un don, mais la vie chrétienne c'est un combat puisque vous êtes en permanence à vous soumettre à la croix. Poursuivons avec le verset 11: « car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle ». 


La vie chrétienne n'est donc pas « Jésus et moi », mais « non pas moi, mais Christ ». Cette proportion de Christ vivante en vous est associée au volume de renoncement à vous-mêmes que vous êtes capables d'offrir à la croix. Un autre texte est Philippiens 3:9 où Paul parle de son salut. Il dit: « et d'être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ ». Au verset 10 il parle de la vie chrétienne. Il parle comme un chrétien qui est maintenant justifié: « afin de connaître Christ et la puissance de sa résurrection ». 


Paul veut connaître la puissance de la résurrection, parce que cette puissance de Christ est la meilleure révélation de la puissance de Dieu. Nous savons que Dieu a permis au péché de mettre Christ dans la tombe, mais Il ne l'a pas autorisé à y rester. Il a vaincu le péché par la résurrection. Et c'est pourquoi Paul dit: « Je veux maintenant expérimenter cette puissance. Le péché m'a fait chuter jusqu'à présent, je veux connaître la puissance de la résurrection ». « En devenant conforme à Lui dans sa mort ». La seule manière d'expérimenter le pouvoir de la résurrection de Dieu c'est de devenir conforme à sa mort. Autrement dit, non pas moi, mais Christ. Je répète toujours non pas moi parce que c'est le plus dur pour les chrétiens. 


Avec ceci en tête, je souhaite aborder un sujet relativement controversé dans notre église aujourd'hui. Il m'est arrivé une fois de donner une étude à une jeune femme de l'Idaho. Elle me demanda, « pouvez-vous me montrer un texte dans la Bible qui me dise que nous ne devons pas porter de bijoux? » Ne vous a-t-on jamais posé pareille question? Essayez de le faire et vous verrez qu'il n'y aucun texte qui dit cela; et ceux que nous utilisons parfois pour justifier cette affirmation issue de Timothée ou de Jean ne disent pas en fait cela. Le texte dit, « femmes, donnez la priorité à la parure intérieure plutôt qu'à l'extérieure » mais il ne dit pas de ne pas porter de bijoux. 


Et cela a encore créé un problème. En réalité, si vous allez chercher dans l'Ancien Testament vous trouverez des textes où Dieu dit même que vous devez porter des bijoux. En lisant l'Exode, que dit Dieu aux Juifs? « Quand vous quitterez l'Égypte, allez trouver les Égyptiens et prenez leurs bijoux ». Et que dit-il encore, faites les fondre et construisez-moi un sanctuaire? Non, il leur dit de les donner à leurs fils et leurs filles pour qu'ils les portent. Il ne leur dit pas de les garder dans une caissette. Il y a beaucoup de textes comme cela. Mais, si vous regardez au jour des expiations, c'est autre chose. 


Il était permis aux Juifs en temps ordinaire de boire un peu d'alcool, avec modération. Mais, au jour des expiations, cela leur était formellement interdit. C'est dans ce contexte que nos restrictions diverses ont une valeur. Nous vivons ce Jour antitypique des Expiations. C'est un temps solennel. C'est une manière de renoncer à soi-même. Nous sommes invités à nous détourner de nous-mêmes encore davantage à cause de ce que nous vivons les derniers temps de l'histoire. C'est dans ce contexte que je peux demander à cette jeune fille si elle pense que nous vivons le jour des expiations. Quand ils affligeaient leur âme, les Juifs ne portaient pas de bijoux et ne buvaient pas de vin. C'était interdit à cause de la solennité de ce jour. Ils devaient renoncer à eux-mêmes. Nous vivons un temps particulier dans lequel Dieu souhaite se révéler Lui-même. 


L'idée en tout cela et sa solution c'est que Dieu puisse créer un peuple qui ne fasse pas ses choses machinalement. Les Juifs faisaient cela. Dieu peut-Il produire un peuple qui aime ses voisins plus que lui-même, un peuple qui vive dans le désintéressement? 


Il existe une idéologie, une organisation qui prône cela aujourd'hui. C'est le Marxisme. Karl Marx avait compris que le problème de l'homme consistait en son égoïsme. C'est pourquoi il pouvait dire: « Les hommes sont tournés vers eux-mêmes à cause de leur milieu ». Par là il entendait le capitalisme. Le capitalisme nous enseigne à nous tourner vers nous-mêmes. Il pardonne l'égoïsme, il l'encourage. Il appelait cela « l'aliénation personnelle ». Sa réponse était de changer l'environnement pour que l'homme puisse se séparer de l'ego. La Russie a changé le milieu, et le mouvement par lequel elle a fait cela c'est le communisme - confiscation de la propriété privée et obligation de partager. Cela fait soixante-dix ans que le communisme oblige les gens à partager, mais les Russes ne sont pas pour autant délivrés de l'égoïsme. J'en ai rencontré quelques-uns en Éthiopie et j'ai vu qu'ils n'étaient pas délivrés de l'égoïsme. Le problème ce n'est pas le milieu. Le problème c'est la loi du péché. L'Évangile est capable de produire un peuple qui renonce à l'égoïsme. C'est à cela que Jésus pense quand Il dit: « voici mon peuple qui garde mes commandements ». 


J'ai une fois dit à un Russe: « Ce que vos camarades tentent de réaliser c'est de faire pousser des oranges sur un pommier ». C'est impossible. Vous pouvez attacher des oranges à un pommier, mais n'appelez pas cela un oranger. Un léopard peut-il changer sa peau et un Africain sa couleur? Aussi comment nous, qui sommes pécheurs par nature, produirons-nous la justice? Une source amère produira-t-elle de l'eau douce? Voilà des questions que la Bible pose. La réponse est non. L'homme est totalement dépravé. Mais l'accomplissement de la loi c'est l'amour - un amour sans égoïsme. Dieu peut produire une vie sans égoïsme d'un peuple dont la nature est pécheresse. Il peut créer la justice bien que l'homme soit pécheur. 


En Exode 32, Moïse est sur la montagne. Il s'apprêtait à descendre avec les dix commandements. Il devait les donner et revenir. Et que trouva-t-il? Le peuple était en train d'adorer le veau d'or. Il s'est mis en colère et a cassé les tables. Puis il est retourné vers Dieu. Dieu dit alors: « Moïse, je suis fatigué de la rébellion de ce peuple. Je vais les anéantir et je vais faire de toi une grande nation ». Et Moïse répondit: « Merci, ça faisait un moment que j'attendais cela! » A-t-il dit cela? Non. Au verset 32 il dit: « Pardonne maintenant leur péché! Sinon, efface-moi de ton livre que tu as écrit ». Cela voulait dire que Moïse était prêt à disparaître pour toujours afin qu'ils puissent vivre. Pouvez-vous trouver cela dans l'Évangile? Moïse a gagné sur lui-même par la puissance de l'Évangile. Regardez encore Romains 9:2, Paul dit: « J'éprouve une grande tristesse, et j'ai dans le cœur un chagrin continuel à cause de mes frères qui sont Israélites ». 


Comme pour Moïse, les Juifs n'ont pas rendu la vie facile à Paul. En fait si vous lisez Actes 21:21 ils l'accusent d'être contre le temple, contre la loi et contre son propre peuple. Paul dit malgré tout: « Car je voudrais moi-même être anathème et séparé de Christ pour mes frères ». Je préfère être perdu à jamais pour qu'ils vivent. Paul est prêt à renoncer au ciel pour les Juifs. C'est cela la purification du temple de l'âme. 


Il m'est arrivé lors d'un congrès pour les pasteurs de demander à l'assemblée: « Si Dieu ouvrait la fenêtre maintenant pour vous dire qu'aujourd'hui le ciel est complet, qu'il n'y a plus de place et qu'Il vous informe qu'Il est désolé, mais qu'Il ne peut pas vous recevoir. Resterez-vous pasteur pour l'Église si le ciel est fermé pour vous? » Un des pasteurs s'est levé en disant: « Je ne suis pas fou. Pourquoi est-ce que je vais Le servir s'il n'y a pas de ciel? » Je lui ai répondu qu'il n'était pas encore libéré de tous ses maux. 


Dieu peut-Il produire un peuple qui ne vivra pas pour lui-même? Ce sera la question pendant le temps de trouble. L'affaire à ce moment-là ne sera pas de savoir si vous pouvez produire une vie sans péché, mais si Dieu a pu produire un peuple capable de dire adieu au ciel si celui-ci se détournait d'eux. La réponse est: oui. C'était une partie de sa mission. Et quelle est notre part? Nous sommes invités à affliger nos âmes. Nous devons renoncer à nous-mêmes. Que Dieu nous aide à comprendre que le monde le regarde au travers de l'Église. Peut-Il produire un peuple qui aura le caractère de Jésus-Christ? La réponse est: oui! 


Nous avons besoin de comprendre les enjeux. Deux choses sont requises de nous. Premièrement, nous sommes appelés à affliger nos âmes. Dans le prochain chapitre nous parlerons du deuxième point, de ce que signifie entrer dans le repos du Sabbat. Que Dieu nous aide à réaliser le temps dans lequel nous vivons et qu'Il nous aide à comprendre son désir de produire un peuple qui glorifie Son nom (et non le nôtre) et Son caractère sur terre. Que Dieu nous aide!